L’amour

L’amour est la force créatrice et le lien entre les êtres, c’est le moteur, par le biais duquel les choses prennent vie, et l’essence par le biais de laquelle elles sont assemblées, connectées, ne sont qu’une. C’est l’essence divine. Le lien entre la mère et l’enfant est un lien d’amour, de manière naturelle, elle répond à ses besoins, elle le nourrit, le protège, comme une partie d’elle-même ; elle prend ses meilleurs intérêts en compte et donne de sa personne pour lui. Par un mouvement naturel, la terre nourrit les plantes et le ciel nourrit la terre. La nature nous montre l’exemple, elle nous informe et nous enseigne ; sans aucun effort, tout communique, tout est lié, tout se complète et tout agit de manière à ce que les besoins de chaque élément soient satisfaits et que chaque élément contribue à remplir les besoins des autres. C’est une essence d’amour qui unit les choses, qui nourrit les êtres, c’est la force qui produit la vie, et qui la maintient en donnant une direction à chacun. Elle crée avec sagesse, rien n’est créé sans but, elle décrète la nature et la forme de chaque chose avec une intelligence et une simplicité qui nous dépassent, puis oriente chaque chose vers sa fonction en l’inscrivant en elle et en la poussant vers ce qu’elle doit faire. Faisant de la création un ensemble symbiotique, harmonieux, avec une extraordinaire variété d’êtres, ayant chacun des prédispositions particulières. Ainsi, au sein de la création, nous pouvons trouver des ressources abondantes, toujours plus originales, de quoi satisfaire tout le monde, apporter la joie et la vie, remplir tous les besoins et ainsi permettre la croissance commune du système tout entier, qui d’une certaine façon peut être vu comme un immense organisme vivant, où chaque élément, chaque être, chaque créature, est une partie intégrante de cet ensemble auquel il est utile, d’une façon unique. À l’origine, tout ce qui existe trouve une racine commune, un fond commun, tout est issu de la même source de vie, tout ce qui existe est tiré d’une chose déjà existante et ainsi de suite. De cette manière-là, nous pouvons considérer l’univers entier et tout ce qui le compose, comme un ensemble interconnecté et interdépendant, un grand tout, en constante évolution et en constante interaction. Il s’agit du principe de l’unicité, la base de notre univers.

L’amour est, par nature, cette puissance expansive dont la nature est de s’ouvrir et de donner. Elle produit, de manière naturelle et sans arrêt, la différenciation d’une unité primordiale en différentes parties, processus durant lequel un élan, un mouvement naturel, se crée en direction de ces autres parties, à qui et en qui, l’unité primordiale a fait don de soi et à travers qui son essence sublime se manifeste sous une pluralité de formes. C’est pourquoi l’amour est une puissance créatrice qui n’a d’autres choix que d’être en constante évolution, en constante expansion, à l’image d’une fractale, car cela est sa nature, le don de soi. L’amour créé car sa nature est le don de soi. Cette force, l’amour, met en marche un processus créateur, qui fait naître un ensemble formé par l’assemblage de différentes parties, mais un ensemble intégré ou chaque partie de ce grand tout est à l’image des différents membres d’un même corps, supposés fonctionner à l’unisson, qui interagissent et se nourrissent mutuellement, chacune selon sa nature, selon ce qu’elle a à offrir, et selon ce dont elle a besoin. L’amour est vivant, l’amour engendre un mouvement de va-et-vient, durant lequel chacune de ses émanations donne et reçoit, afin que chaque être ait ce dont-il a besoin. Chaque partie possède son identité propre et une semblance d’individualité, une « forme », une nature particulière, et conserve aussi en elle, en son centre, en son coeur, l’essence de fond initiale à partir de laquelle et par laquelle elle a été créée. Tout comme l’ADN présent à l’intérieur de chaque cellule du corps, chaque partie de la création possède en elle les informations relatives à toutes les autres ce qui les relie toutes entre elles. Leur essence qualitative de fond, qui se trouve en leur centre, est à l’origine de ce lien d’amour qui les unit. Elles sont toutes les émanations d’une même force créatrice dont l’essence est présente au coeur de chacune d’entre elles, créant un pont qui les interconnecte toutes les unes aux autres, si seulement elles agissent à partir de ce centre. C’est pourquoi partout autour de nous et à l’intérieur de nous, nous voyons un modèle et des schémas communs. De l’amour découle une intelligence universelle, qui assure le bon fonctionnement et la pérennité de chaque système et de chacune de ces différentes parties inhérentes au tout, car chacune de ces parties étant reliées et ayant le même fond, l’une connaît l’autre comme elle se connaît elle-même, elle sait de quoi elle est faite, ce dont elle a besoin et elle sait, de façon innée et immédiate, comment communiquer et comment agir envers elle, quoi lui donner, comment le lui donner. L’autre est son reflet, qui se présente sous une autre forme, mais qui a le même fond. C’est pourquoi nous vivons dans un Cosmos, un ensemble organisé, intelligemment agencé, harmonieux et hautement fonctionnel, car sa base est l’amour, duquel découlent les principes les plus élevés, le don de soi, l’unité, l’harmonie et l’ordre, le savoir, la bienveillance, la générosité et la majesté, pour n’en citer que quelque uns. Les principes qui s’appliquent sont les mêmes partout, le système entier a les mêmes bases et fonctionne selon les mêmes lois. Notre Cosmos est la manifestation d’un fond unique à travers une multitude de formes, plus variées et fascinantes les unes que les autres. Rien n’est étranger à autre chose et les différences ne sont liées qu’aux apparences externes. Chaque forme possède des caractéristique structurelles et des propriétés particulières qui lui permettent de faire des dons différents, d’offrir à l’ensemble quelque chose d’unique, d’être au service de ce tout auquel elle appartient. Ainsi, lorsque chaque partie offre, et chaque partie reçoit, l’abondance des choses offertes et reçues est immense, l’amour circule, la vie est en mouvement et elle se perpétue. Les particularités de chacun et ce que chacun a à donner est sa façon à lui de donner l’amour et de faire circuler l’amour, chacun possède une forme d’amour unique, différente de celle de l’autre. Ce déploiement de formes, ce processus créateur, issu d’une seule et même force, qui permet l’existence d’une multitudes d’êtres qui coexistent ensemble et sont dépendants les uns des autres, manifeste la beauté et la grâce. Fait de la vie, du processus de la vie, une lumière éclatante, parée de noblesse, de majesté et de grandeur.

Quand une personne est déconnectée de cette essence d’amour, de ce lien et de cette appartenance, que des croyances font obstacles, alors elle n’est plus du tout alignée à ce grand ordre universel. Elle opère à partir du mental uniquement, qui traite l’information au niveau des formes et des apparences, donc en fonction des différences. Elle existe dans un état de conscience focalisé sur la séparation, la division. Elle est comme en marge, seule, enfermée dans sa bulle, dans sa réalité perceptuelle. Elle n’est plus du tout en accord avec cet ensemble qui assure l’entretien de chacun des êtres qui le forme. Ses besoins ne sont pas remplis, elle ne peut plus s’épanouir car elle n’est plus nourrie comme il faut, elle ne participe plus au mouvement de l’amour, donc ne reçoit plus assez d’énergie de vie pour se développer correctement, car la force de l’amour, lorsqu’elle se met en mouvement, devient une énergie qui nourri, un combustible, qui alimente le feu de la vie. Lorsque une personne en aime une autre, la force de cet amour la pousse à concrétiser cet amour, à lui donner vie, sous forme d’actes, et l’autre personne qui les reçoit, se voit alimenté en énergie par cet amour qui nourri son coeur et rempli son être de chaleur.

Les fausses croyances d’une personne font barrière, comme un mur, qui empêche la lumière du soleil d’éclairer ce qu’il y a derrière lui, créant une zone d’ombre, à l’intérieur de laquelle elle est condamné à vivre. Elle est déconnectée de la source de vie, qui coulait spontanément et directement en elle, car elle était reliée à elle à travers son cœur, à l’image d’un canal par lequel l’eau passe d’un endroit à un autre. C’est le cœur qui, de façon innée, perçoit l’unicité et participe à la libre circulation de l’amour, en donnant et en recevant, ce qu’il faut, comme il faut, quand il faut, de façon naturelle, et spontanée. Le cœur de l’homme est semblable à un réceptacle, qui reçoit en lui de l’amour, comme un calice reçoit de l’eau, puis peut le déverser à son tour. Lorsque le cœur est affecté, la circulation de l’amour l’est aussi, lorsque le calice est brisé, l’homme est déconnecté de cette irrigation et le cœur se retrouve assoiffé. Avant de lui parvenir, l’énergie de vie universelle, qui n’est autre que la force de l’amour en mouvement, qui prodigue la vitalité nécessaire pour vivre dans un état de paix et de joie, passe par des ramifications qui en réduisent largement l’intensité et la puissance, ou la bloquent, comme un circuit électrique dont la tension est baissée par la présence de résistances. La force de vie ne coule plus directement en la personne et ne pénètre plus son cœur, dont l’état de santé est corrompu. Le coeur a été fermé, et a laissé la place aux processus mentaux, alors désormais cet amour passe à travers ce filtre, les choses sont traitées par le mental, et non reçues avec le coeur. Ceci est à l’image d’une boisson, dont la provenance est pure, dont la qualité est haute, abreuve et nourri l’âme, tandis qu’un breuvage, dont la qualité est moindre, dont la source est douteuse, et qui est mélé à l’impureté n’aura pour effet que de calmer temporairement la soif pour finalement l’attiser deux fois plus.

Le processus de guérison, la quête spirituelle, a pour but de nous permettre de retourner dans cet ordre, retrouver notre place, rentrer dans l’harmonie et participer à la bonne marche du tout en mettant en service ses aptitudes particulières, en déployant qui nous sommes, autrement dit, en offrant son amour, tel un serviteur, au service de cet amour, qui sert de canal, de passage, pour la circulation de l’amour.

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